En un clic, vous pouvez surveiller la consommation d’énergie et le carbone dégagé dans l’atmosphère. Le charbon est de retour, le renouvelable fait ce qu’il peut et le nucléaire est indispensable.
Electricity Maps n’est pas une application nouvelle. Mais elle continue à fasciner les responsables dans le monde de l’énergie, a fortiori en cette période où la transition énergétique repose parfois plus sur des slogans que sur des visions inspirées. Avec tous les risques de manque de prévisibilité que cela suppose.
L’ère est à l’espoir d’un monde produisant, se chauffant et se déplaçant grâce à une énergie 100% renouvelable, à l’horizon 2050 voire avant. Les écologistes y croient dur comme fer et pilotent le secteur en ce sens. Si on peut évidemment espérer que cela soit possible, il reste à considérer la réalité qui en est très loin.
Deux taches noires
Ouvrez Electricy Maps ce jeudi 26 octobre 2023. Vous vous retrouvez sur la carte du monde et plus précisément de l’Europe. Une tache noire, à l’Est: la Pologne. L’intensité du carbone est de 938g de CO2 par KWh. La production de charbon dépasse les 12GW, les autres sources de production étant pratiquement anecdotiques.
Mais prenez l’Allemagne, une tache plus grande encore, marron foncé. L’intensité carbone est de 597 g/ KWh, le charbon fournissant plus de 20GW, loin devant l’éolien et le gaz. L’échec actuel de la transition chez notre voisin apparaît de manière stupéfiante.
Vert nucléaire
La Belgique? Elle est en jaune. Autrement dit, on pollue moins et il n’y a plus de charbon. Mais la toute grande majorité de la production revient au nucléaire avec 4GW, devant le gaz avec un peu moins de 2GW. L’éolien vient loin après et le solaire se laisse désirer. En tout, les renouvelables ne représentent qu’un petit pourcentage de la consommation globale, même si leur croissance est bien sûr attendue et souhaitable.
La seule grande tache bien verte en Europe, sur Electricity Maps, c’est la France, avec seulement 33g de carbone par KWh. Le nucléaire explique cela: il représente près de 40GW.
Plaidoyer pro-nucléaire? Point du tout. Un grand responsable du secteur nous dit combien ce n’est là que le reflet de la réalité et la confimation du fait que le nucléaire devra contribuer à cette transition. En sachant que l’autre leçon de la consultation de ces données de l’application, c’est une évidence que l’on se refuse à accepter: pour réussir la transition énergétique, il faudra avant tout… beaucoup moins consommer.