Nucléaire, eau, climat : bilan de canicule

Article de Sylvestre Huet : Nucléaire, eau, climat : bilan de canicule "Durant cet été 2022 caniculaire, les centrales nucléaires ont-elles nui à la vie de nos cours d’eau ? La question est logique, au vu des températures et des débits estivaux. Même si les épisodes caniculaires ont été bien plus courts qu’en 2003, leur répétition a soumis les écosystèmes à rude épreuve. La réponse va surprendre. Et notamment ces responsables politiques qui ont martelé sans précaution un message d’alerte maximale."

(posté par Joëlle Leconte)

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Intéressant mais ça manque de points de comparaison fiables.

Par exemple, la mesure de la pêche sur un été en amont et en aval. Ok et donc? Que conclure sans les autres années pour comparer ? La mesure de la perte de production électrique en fonction des années, intéressant. Mais sans la valeur de la production sur la même période, on ne peut rien conclure non plus. Car selon le nombre de centrales en fonctionnement, le chiffre obtenu sera plus ou moins significatif...

On a connu des articles plus sérieux diffusés sur cette page. Dommage.

Tout de même, dans le scénario « business as usual » des pouvoirs, la multiplication par deux ou plus des réacteurs pour compenser l'arrêt des fossiles, la Sacro-sainte Croissance Infinie Exponentielle #SCIE, la relocalisation de l'industrie et la fabrication des métaux nécessaires à l'électrification massive alors que les conditions climatiques plus rudes et les sécheresses plus longues ne font que commencer, tout en étant en avance, et que la bataille de l'eau agricole démarre, il faudrait quand même étudier de plus près si cette multiplication est bien judicieuse.

Il me semble bien avoir entendu fin mai de cette année que jamais, il n'y aurait de souci sur le Rhône dont le débit était suffisamment important, pour apprendre 2 semaines plus tard, à la première canicule, que des restrictions étaient déjà en place (baisse de production, je crois).

Cet article apporte de très bonnes informations pour comprendre l'effet des centrales aujourd'hui. Il faut faire la même chose dans des scénarios futurs, peut-être plus grave qu'attendu (rappels : sécheresses et canicules de 2022 attendus plus tard selon les climatologues, et déjà +1,7 °C en France, plus que le reste de l'UE) dans un contexte bien différent (régime pluvial modifié, demande de consommation d'eau, etc.). Or cette année les limites légales ont déjà été repoussées, dès la première confrontation à ce qui va devenir la norme demain. Comment une telle hausse devenant la norme dans un écosystème naturellement sous tension plus longtemps dans l'année va-t-elle contraindre cet écosystème ? Je doute que la réaction soit linéaire, mais qu'on s'approche trop vite d'un point de bascule rapide avec en parallèle une dépendance à l'énergie nucléaire trop forte. On aimerait aussi des études venant d'autres sources indépendantes et focalisées plus sur l'écosystème.

Nadia Maïzi, directrice de la Chaire ParisTech Modélisation Prospective au service du Développement Durable (MPDD) et auteure principale pour le groupe III du 6e rapport du GIEC, lors de son audition au Sénat le 29 juin 2022, rappelait que tous les projets en cours et à venir sur les énergies fossiles mènent à un réchauffement largement supérieur à 2°C. Et Christophe Cassou, chercheur CNRS au CERFACS (Centre européen de recherche et de formation avancée en calcul scientifique), expert sur la compréhension de la variabilité climatique et de sa prévisibilité aux échelles de temps mensuelles à décennales, co-auteur du groupe I au 6e rapport du GIEC, lors de son audition au Sénat le 6 octobre 2021, affirmait clairement qu'au delà de 2°C de réchauffement, l'adaptation devient très difficile et gérer la ressource en eau demandera de faire des choix : agriculture, étiage des fleuves, énergie, etc. Quel que soit le mix énergétique adopté, la sobriété et la décroissance sont d'abord de mise.

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